La basilique Saint-Vital (en italien Basilica di San Vitale) est une basilique italienne datant du vie siècle, située à Ravenne, en Émilie-Romagne. C'est l'un des monuments les plus représentatifs de l'architecture et de l'art byzantins en Europe occidentale. Connue pour son ensemble de mosaïques du vie siècle, elle est inscrite, avec d'autres monuments de Ravenne, sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco. La légende rapporte que l'édifice aurait été érigé sur les lieux du martyre de saint Vital. Cependant, il n'est pas certain qu'il s'agisse de saint Vital de Milan ou d'un autre saint Vital dont les reliques furent découvertes en même temps que celles de saint Agricola par saint Ambroise, en 393, à Bologne. Sa construction fut commencée par l'évêque Ecclesius en 527, et terminée en 548 par le vingt-septième évêque de Ravenne, Maximien, pendant la période de l'exarchat. L'édifice combine des éléments architecturaux romains (le dôme, la forme des portails, les tours) avec des éléments byzantins (l'abside polygonale, les chapiteaux, la construction en briquettes, etc.). L'église est d'une importance majeure, car elle est la seule à dater de la période justinienne, et à n'avoir pratiquement subi aucune transformation jusqu'à nos jours. Sa construction a été financée par un banquier grec, Julien l'Argentier, dont on sait très peu de choses, si ce n'est qu'il finança également la construction de la basilique Saint-Apollinaire in Classe, vers la même époque. Le véritable bienfaiteur peut aussi avoir été l'empereur byzantin lui-même, qui considérait la fondation d'églises comme un outil de propagande et comme une façon de renforcer les liens de certains territoires avec l'empire. Le plan de l'édifice passe parfois pour avoir été inspiré par celui de l'Anastasis, l'église de la Résurrection que Constantin Ier fit construire à Jérusalem sur le site du Saint-Sépulcre (et qui fut détruite par les Perses en 614). Plus probablement le plan s'inspire-t-il de l'église de Saint-Laurent de Milan, monumental édifice de plan centré construit dans la seconde moitié du ive siècle, dans une ville qui était devenue la capitale de facto de l'Empire romain. Mais la dette la plus importante est à chercher à Constantinople, dans l'église des Saints-Serge-et-Bacchus, mise en chantier dans les mêmes années, qui présente un plan, une élévation et un système de couvrement très proches : Saint-Vital témoigne du rayonnement de l'art constantinopolitain à Ravenne, avant même la prise de Ravenne par les Byzantins (540). La place importante que Saint-Vital occupe dans l'histoire de l'architecture tient aussi au fait que l'édifice a été pris comme modèle pour la chapelle palatine de Charlemagne, à Aix-la-Chapelle, construite de 790 à 805, autour du couronnement impérial de 800.